Au conditionnel

J’en entends souvent se promettre de s’aimer toujours, que la vie ne les séparera jamais. Moi, je ne t’aimerai pas toujours d’un amour inconditionnel, quoi qu’il arrive, quoi que tu fasses. Je t’aime tel que tu es, maintenant. Ca ne veut pas dire que si tu ne changes jamais, je t’aimerai encore dans un an, deux ans, dix ans. Peut être que oui. Et peut être que non, je ne sais pas. Parce que moi je vais changer. Inévitablement. Je ne sais même pas si aujourd’hui, j’aimerais la “nouvelle moi” si je la rencontrais. Mais je te demande à toi d’être à même de l’aimer quand elle arrivera. Ou pas. Peut être qu’à ce moment-là, ça n’aura pas d’importance.

Aujourd’hui, je pourrais penser des « toujours » qui s’effaceront avec le temps. Ou qui resteront, mais seul le temps pourra résoudre cette équation. D’un côté, la routine, nos envies à deux qui redeviennent les envies de chacun, l’appât de la nouveauté, la lassitude, l’agacement, la mauvaise humeur de chacun qui se laisse voir petit à petit, les doutes qu’on garde pour soi, l’envie de liberté qui ne se conjugue plus à deux. De l’autre la complicité, la confiance, le respect, les amis communs, la compréhension, la place dans la famille, les matins câlins, les projets qui nous emmènent toujours en avant, la découverte de nos limites et leur franchissement, et une bonne dose d’humour.

Parce qu’il n’est de « bonne personne » qu’au bon moment, et que c’est à nous de nous donner les moyens de prolonger ce moment, tant qu’on estime que le jeu en vaut la peine…

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