C’est pas d’l’amour – Face –

Bipolaires, à fleur de peau, réactifs
Deux aimants qui se repoussent, puis s’attirent
Combatifs, excessifs, alternatifs
En marge des stéréotypes ils se retirent

On se teste, on se blesse
On se cherche, on se délaisse
On se comprend, on s’indiffère
On se déteste, on se libère

C’est pas d’l’amour, c’est autre chose
Qui n’fait pas voir la vie en rose
Stimulant à petites doses
Mais nécessite pas mal de pauses

La tête en vrac, les choses à plat
On ne se tombe pas dans les bras
Quelques mesures, un pas de danse
La connivence chasse les offenses.

Un pas de danse chasse les offenses.

C’est pas d’l’amour, c’est autre chose
Qui n’fait pas voir la vie en rose
Stimulant à petites doses
Mais nécessite pas mal de pauses.

C’est pas d’l’amour – Pile –

D’accord cette fois c’est pas d’l’amour,
Bises polies, un brin d’humour
Valent aussi bien pour l’éconduit
Claque en pleine face ou cœur meurtri

Des amitiés en pointillé,
Les trous pour moi, à elles les traits
Frontières fermes ou ébranlées,
De mes fantasmes elles sont la clef.

Encore une fois c’est pas d’l’amour
Corps consommés sans un tambour.
Les sentiments, eux, bien cachés,
N’ont pas daigné se développer

On se rhabille au petit jour,
On réajuste nos atours
Sourires plaqués un peu gênés
Pourtant prêts à recommencer

Cette fois encore c’est pas d’l’amour
Je trompe l’ennui et tourne autour
D’un idéal, d’une envolée,
Évasion des réalités.

Trop belle, trop sage, inaccessible
De mes assauts elle est la cible.
Au bon moment le juste mot
Toujours j’affûte mon culot.

Je voudrais bien crever

Je voudrais bien crever

Sur un malentendu

Presqu’ inopinément

Esquiver sur le fil

L’heure des derniers bilans.

Ne pas rendre de comptes

Sur ce que j’aurais fait

Ce qu’il fallait mieux faire

Et ce que j’ai pas fait.

Ne pas me justifier

Des tâches inachevées

Fauchée en plein essor

Tous les possibles encore

On peut imaginer,

Le suspense reste entier

Que tout finissait bien

Il manque juste la fin.

 

Je voudrais bien crever

Comme tout un chacun

Avant d’en arriver

À l’heure du grand déclin.

Ne pas finir la danse

Privée de tous mes sens

Je veux crever avant

La trahison du corps

La raison qui s’émiette

La trahison des miens

Qui montent dans le train

Me laissant sur le quai

Sans larme à leur donner

Pas question de rester

La seule à tout ranger

Quand la fête se finit

Être la première partie

Rater la fin du bal

Avant qu’il ne s’emballe

Éviter les adieux

Éviter de compter

Qui part et qui s’accroche

Je veux partir d’abord.

 

Je voudrais bien crever

Avant d’avoir en bouche

Cet arrière goût terreux

Que j’imagine amer,

Avant que ne s’impose

À mes sens déclinants

La terreur grandissante

Le spectre qui s’approche

Avant d’être écœurée

À trop anticiper

Dans un ultime effort

La saveur de la mort.

Roquet

Chaque fois que je te vois

Où que je sois, le même émoi

Une claque en plein cœur m’atteint

Putain, tu ressembles vraiment à rien

Dans la cage d’escaliers tu erres

Encore mis à la porte par ton maître

Pigneur sans cervelle, des insultes se perdent

Imbécile animal, unique en ton genre

Et, fier de toi-même tu parades

D‘odieux glapissements sortent de ton ventre

Ah que ne puis-je une fois seulement

Une minute oublier ma conscience !

Coller un magistral et enthousiaste

Uppercut vengeur au fondement de la bestiole,

Libérateur pour mes sens malmenés.