Un autre que toi aurait posé des questions. Un autre que toi aurait fait les gros yeux, croisé les bras et se serait muré dans un silence accusateur. Un autre que toi, à force de soupirs ou de piques m’aurait renvoyé en pleine face mon égoïsme galopant. Un autre que toi aurait laissé la panique mécanique mener la danse paranoïaque. Un autre que toi m’aurait étouffée au passage, à force de rappels à l’ordre, de mots perdus ou d’insinuations perfides.
Toi non. Toi tu habilles la maison de fête quand je rentre, peu importe l’heure. Toi tu écoutes et t’adaptes sans jamais chercher à me changer. Toi tu acceptes patiemment mes troubles et mes absences, mes tristesses et mes vagabondages, mes sourires et mes exaltations. Ta confiance, tes tendresses, tes rires me font garder le cap mieux qu’aucune chaîne quand d’autres pistes, d’autres possibles, d’autres envies dessinent quelques virages dans mon existence.
À l’heure où les battements de cœur en massue marquent le compte à rebours enclenché, tu restes le phare qui illumine ma vie et me rappelle au bercail. Tu peux dormir tranquille, je saurai mener ma barque à travers les rapides et éviter les récifs…