J’ai le droit de dire non, à moitié nue dans le lit d’un homme, parce que malgré l’alcool abrutissant, je me rends compte que je ne veux pas.
J’ai le droit de dire non, à moitié nue dans le lit d’un homme, parce qu’à la suite d’un mot, d’un regard où d’un geste, je n’ai plus confiance, je suis mal à l’aise.
J’ai le droit de dire non, à moitié nue dans le lit d’un homme, parce que j’ai changé d’avis, je n’ai plus envie. Même si j’ai déboutonné moi-même mon jean et dégrafé mon soutien-gorge.
J’ai le droit de dire non, à moitié nue dans le lit d’un homme, parce que finalement j’aime trop mon “officiel” et qu’il n’est jamais trop tard pour s’en rendre compte.
J’ai le droit de dire non, à moitié nue dans le lit de l’homme chez qui j’ai ramené une amie pour qu’on s’amuse à trois.
J’ai le droit dire non, à moitié nue dans les toilettes de la boîte où j’ai suivi les deux costauds qui me plaisaient pourtant il y a dix minutes.
J’ai le droit de dire non, à moitié nue dans le lit d’un client, parce que là, vraiment, c’est au-dessus de mes forces ; de lui rendre son argent et de me rhabiller.
J’ai le droit de dire non, à moitié nue dans le lit conjugal, même si c’est mon septième refus cette semaine.
J’ai le droit de dire non, complètement nue dans le lit d’un homme, les cuisses ouvertes ou à quatre pattes, parce que je n’aime pas vraiment ce qu’il me propose maintenant.
Et quand je dis non, c’est non. Même si, pour quelque raison que ce soit, je ne hurle pas. Même si je ne tape pas, ne mords pas, ne griffe pas ou n’émascule pas. Tout le monde n’y pense pas forcément au moment opportun.
Est-ce que je l’oblige, moi, quand il me dit non, à coucher quand même sous prétexte que s’il bande, c’est bien qu’il en meurt d’envie ? C’est pourtant connu, les hommes, ils ne veulent jamais vraiment dire non, ils aiment bien se faire désirer, c’est tout…