La parole est à la méfiance

Qu’ai-je à dire pour ma défense? Il était trop gentil, j’ai trouvé ça louche, je lui ai fermé mon cœur. De nos jours, derrière la gentillesse se cache un intention malveillante, non? Dans tous, les cas, je ne pouvais pas savoir qu’il était sincère, et connaissant mon expérience, comment aurais-je pu l’imaginer? Et puis, après tout, quelle idée de s’ouvrir ainsi à moi? Pourquoi ne s’est-il pas protégé? Ça ne se fait pas de se livrer totalement à une inconnue, sans même penser qu’elle pourrait mal le prendre ou nous faire souffrir inutilement. Oui, mais sans confiance, sans prendre de risques, comment entrer dans l’intimité d’une personne? L’argument se tient, mais je ne peux l’accepter. Qu’on donne son corps, soit, c’est une chose plus que banale à notre époque. Mais étaler ainsi ses sentiments devant n’importe qui, c’est tendre le bâton pour se faire battre. Ce n’est plus dans les conventions sociales. C’est à ses risques et périls. Il ne peut pas m’en vouloir de lui avoir brisé le cœur, il n’avait qu’à y faire plus attention, à son cœur, s’il y tenait tant !

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