J’ai mal au genou, mais j’m’en fous.
J’ai dans les yeux des lumières et la mer. Je sens encore l’iode, les pins, le vent, la caresse du soleil, et la sueur sur la peau. J’ai redécouvert des parties de moi, fonctionnelles et discrètes dans le ronron quotidien : mes orteils, la plante de mes pieds, mes mollets, mes chevilles, mes quadriceps, mon dos, mes épaules, ma nuque. Et mon genou gauche. J’ai apprécié le goût de l’effort, de la bière et des frites. J’ai, plantés dans le cœur, silences partagés, éclats de rire et amitié. L’insouciance recomposée, cheminant pas à pas sur le GR. Une gamine de quinze ans dans un corps de trentenaire.
Ça valait bien un genou.