La promesse du papillon

Fragilité de l’instant. De la taille d’un pouce, ses ailes fines sont à peine bleutées, petite coquetterie d’un papillon par ailleurs discret. Posé sur un long brin d’herbe, il vacille au gré de la brise qui souffle doucement. Quelques pas plus loin, un enfant l’observe, captivé. Il s’approche lentement, jusqu’à pouvoir le faire s’envoler d’un courant d’air. Il s’allonge alors dans l’herbe, les yeux à quelques centimètres de la frêle petite bête. Il tend sa main jusqu’à toucher le brin d’herbe et attend.

Près d’une minute plus tard, le phénomène attendu se produit : d’un battement d’ailes, le papillon s’envole, tourne quelques instants et vient se poser sur la peau nue du bras de l’enfant. Peau douce et sucrée que le papillon goûte du bout de sa trompe. Ses pattes chatouillent le bras juvénile mais le petit n’ose pas bouger un poil de peur d’effrayer le lépidoptère. Retenant son souffle, l’enfant savoure la promesse offerte par l’instant suspendu. Promesse d’un monde où l’innocence aura toujours sa place, promesse d’une paix et d’une harmonie à portée de bras.

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