Aujourd’hui, il fait beau. Je suis en vacances, et je n’ai rien à faire, à part profiter de ce temps libre.
Mes amis sont tous disponibles, mais je n’ai envie d’appeler personne. Je pourrais faire un tour jusqu’à la plage, ou bien regarder les vitrines au centre commercial, mais je n’ai envie d’aller nulle part. Je voudrais que ce soit l’automne et qu’il pleuve, que je reste sous la couette à maudire la météo. Je pense à mettre un DVD, mais aucun ne me fait envie. Le téléphone sonne, mais je ne décrocherai pas aujourd’hui. Un CD tourne en boucle depuis une heure et demie, et j’écoute distraitement Robert Smith me dire de sortir de chez moi.
Je jette un oeil à la fenêtre, c’est la fête dehors. Entre les couples qui se bécottent, les enfants qui piaillent et les oiseaux qui se croient dans un ballet, la nature célèbre le printemps. Je ferme la fenêtre et augmente le volume de la chaîne HiFi.
Je m’absorbe dans mes pensées, dans un état de semi-torpeur. Tout va bien dans ma vie, je réussis ce que j’enteprends (enfin, dans les grandes lignes), je suis heureuse de ma vie de célibataire et j’ai des amis sur qui compter. On dit même de moi que je suis une rigolote, une boute en train. Je n’ai pas de tracas particulier.
Mais aujourd’hui, j’ai envie de faire une pause dans ma bonne humeur permanente, de broyer du noir que j’invente pour l’occasion, envie de ne rien faire et de m’abandonner à la mélancolie qui m’attend gentiment, patiemment.
Je me roule en boule sur le canapé. C’est sûr que sortir prendre l’air me ferait du bien. Je ramène un plaid sur moi, ça peut attendre.