Garçon manqué

Garçon manqué, fille sexy assumant son côté “masculin”. Elle aurait aussi bien pu être un garçon sensible assumant son côté “féminin”. Les termes “masculin” ou “féminin” n’ont pas de sens pour elle, qui est elle, tout simplement. À l’aise dans son corps, à l’aise dans ses vêtements, elle arbore la coupe “garçonne” qui la rend incroyablement féminine. Elle ne se sent pas plus “fille” en jupe et talons, qui brident ses pas, l’empêchent de se mouvoir avec son naturel désarmant. Ce naturel qui, malgré elle, fait craquer ceux qui la voient. Elle n’a rien de la fille fragile qu’on essaie de nous vendre comme le modèle féminin idéal. Elle assume ses postures décontractées, son langage parfois salace, son caractère fort que certains appellent “grande gueule”, et ses yeux gourmands quand passe une tentation dans son champ de vision. Elle aime aussi varier les genres, ne garde pas collée sur elle l’étiquette garçon manqué, et son entourage est surpris quand elle se pomponne.

Comme si c’était incongru de sa part de véhiculer une image d’elle en adéquation avec les canons de la mode. Comme si, affichant alors une féminité non revendiquée quotidiennement, elle perdait son identité. Même dilemme dans la gestion de ses émotions. Souvent à l’aise, abordable, elle pratique le second degré et l’auto dérision. Et choque tout le monde le jour où elle montre une faiblesse, baisse sa garde et étale ses émotions. Sa susceptibilité est alors perçue comme un défaut féminin auquel elle n’a pas droit. À elle de remettre son masque souriant, de reprendre son rôle de femme forte, son côté garçon manqué qui la place aux antipodes de celles qui seront de “vraies” filles.

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