Pour avoir le début de l’histoire, c’est par ici.
Sans se décontenancer, Joe avança sur le toit d’une patte conquérante. L’assurance étant inhérente à la condition féline, il se sentait pousser des ailes. Il hésita juste quelques dizaines minutes, lissant son poil rêche d’une langue râpeuse ou humant aux quatre vents, avant de s’engager sur une corniche d’une vingtaine de centimètres de larges, six mètres au dessus du sol, lui permettant de rejoindre l’escalier, puis, enfin, la rue et la sécurité de son trottoir.
Il s’orienta assez rapidement et retrouva le chemin de chez lui au petit matin mais il fut malheureusement bloqué en bas de l’immeuble, le concierge essayant de le chasser à coups de seaux d’eau sale.
Dépité, il attendit 8h20 que sa mère parte au travail pour l’aborder. Elle semblait on ne peut plus normale, pas vraiment inquiète à l’idée que son fils ait découché… elle n’avait sûrement pas encore remarqué son absence. N’en pouvant plus d’attendre, Joe se jeta entre ses jambes, essayant de frotter sa tête contre ses bottes fourrées. Surprise, sa mère faillit tomber et lui donna un coup de pied par inadvertance. Puis, quand l’odeur pestilentielle du chat se fraya un chemin jusqu’à ses narines, elle lui en donna trois de plus pour qu’il s’en aille, vite, et loin.