Vingt-huitième jour

Encore un jour.

Je contemple ce gâchis, le sang répandu, qui n’est pas toi.

Qui ne sera jamais toi.

Cela fait longtemps que je te guette, que je cherche un signe de toi. Ici peut être la courbe d’une lèvre qui se retrousserait en un sourire. Là l’esquisse d’un poing fermé bien serré en dormant. Ou encore une trace laissée sur les draps par ton corps tout chaud.

Mais tu n’es pas là. J’ai beau attendre, tu ne viens pas. Seulement ce sang qui me nargue et me fait mal à l’intérieur, au plus profond de mon essence. Je reste seule avec lui, qui certainement t’attend aussi.

Tu n’es pas là pour nous lier, nous rassembler, nous ressembler. Nous restons morceaux épars, simples personnes qui se côtoient, poursuivant nos vies l’un contre l’autre. Et toi, chaînon manquant, quand te glisseras-tu entre nous pour cimenter nos mains entrelacées?

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