Substitut

J’en ai parfaitement conscience, je suis un substitut pour lui. Je suis là pour combler le vide, éponger le chagrin qu’il ressent lorsqu’il pense à elle. Cela ne me dérange pas. J’ai mon utilité. Grâce à moi, il passera peut être à autre chose. Sa douleur s’estompera, petit à petit. Femme-pansement, je me détacherai tout naturellement lorsque la plaie aura cicatrisé. Bien sûr, il me laissera partir, ne cherchera pas à me retenir. Il n’est pas bon de trop s’attacher, d’empêcher la blessure de sécher. Le pansement n’est là, finalement, que pour rassurer, pour cacher la souffrance le temps de l’oublier un peu. Laisser le temps faire son œuvre en pensant à autre chose, comme un bonbon que l’on suçote pour éviter le mal des transports.

Agréable divertissement, cette relation ne mène à rien, n’a pas d’avenir. Il n’empêche que le temps passé ensemble aura été divertissant, sympathique, reposant. Je ne ferai jamais partie de la liste de ses amours, mais peut qu’un jour, en pensant à moi, il sourira. Peut être qu’il se rappellera, nostalgique, les bons moments cicatrisants qu’il a trouvés au creux de mes bras.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *