Je me retourne sur ma serviette, m’accoude pour pouvoir relever la tête et parler à mon amie. En relevant un peu les yeux, je vois les pins qui bordent la plage, à une quinzaine de mètres au-dessus de moi. Je profite du soleil qui me chauffe, je sens une goutte d’eau qui coule d’une mèche de cheveux sur mon épaule, dans le pli de mon cou. Une ombre me cache le soleil, gênée, je regarde ce qui me trouble. Un homme, seul, est en train de s’installer au dessus de nous. Il accroche son vélo à un pin, étale sa serviette quinze centimètres au dessus de nous et se laisse tomber lourdement dessus, faisant voler un peu de sable.
Je tourne la tête pour essayer de faire abstraction de sa présence relativement envahissante et poursuis ma conversation. Une bonne demi-heure plus tard, je ne prête déjà plus du tout attention à l’intrus. je me tourne donc une nouvelle fois, pour me rendre compte, à ma grande stupéfaction, qu’il est vraiment très près de nous, les jambes complètement écartées, et qu’il ne porte pas de slip sous son caleçon plus que lâche. Je peux donc, le temps de comprendre ce que je vois, admirer un bout de chair tout rose posé sur un objet sphérique et poilu. C’en est trop, je me relève et pars, chassée par l’abominable vision du kiki d’un banal kéké sur la plage.