Un son intense rugit dans la chambre, je me croirais sur un aéroport. Un bruit, mélange de corne de brume et d’avion de chasse au décollage, envahit toute la pièce. Je suis réveillée en sursaut. Paniquée je me demande ce qui se passe. J’ouvre les yeux juste à temps pour voir une hélice en plastique s’envoler d’un socle, également en plastique, d’où semble sortir tout ce vacarme. Horrifiée, je comprends : c’est le nouveau réveil de l’homme qui dort à côté de moi qui vient de sonner. Et si je réfléchis un peu, je comprends également que pour que ce boucan cesse, il faut que je retrouve l’hélice et que je la repose sur son socle. Malin. Vicieux, plutôt. Complètement fourbe.
Attendez, “qui dort à côté”? Oui, c’est bien ça, il a l’air de dormir comme un bébé tandis que j’essaie de calmer tant bien que mal mon palpitant qui s’emballe. Si je veux que le bruit s’arrête, je vais devoir m’y coller. À quatre pattes dans la chambre, je cherche sous le lit l’hélice qui a dû s’y glisser. Je tombe nez à nez avec le chat, qui, loin d’avoir peur, joue avec son nouveau jouet. Et me griffe la main lorsque j’essaie de lui retirer. Enfin, je tiens l’objet, le mal incarné, et je le repose sur sa base. Le bruit s’arrête enfin, l’homme endormi émet un grognement de contentement dans son sommeil, sourit un peu et se repositionne pour mieux dormir. Moi de mon côté, ça y est, je suis bien réveillée. Presque efficace, ce réveil. Direction : le premier carton qui me passe sous la main.