Le printemps revient, les beaux jours sont là, la température remonte pour le plus grand bonheur de tout le monde. De tout le monde? Non, pas tout à fait. Passé le premier temps où la chaleur redonne un peu de force à ses os douloureux, il commence à craindre l’été et ses grandes chaleurs.
Quand les filles se dénudent pour profiter de chaque rayon de soleil, lui porte sa garde-robe en permanence sur le dos. Il a déjà sa maison dans des sacs en plastique, l’anorak reste sur lui peu importent les circonstances.
Quand les terrasses se peuplent de rires, d’ambiances festives et de demis rafraichissants, lui sent monter comme la marée solitude et sécheresse.
À l’heure où les plus téméraires se baignent dans les lacs, les rivières ou la mer, lui peine à se débarrasser de sa crasse qui lui tenait bien chaud il y a deux mois. Il aimerait juste une fois être frais, mais doit supporter ses démangeaisons, essayer d’oublier l’odeur de la sueur.
Quand la ville se vide de ses habitants, que les vacanciers partent profiter de leur repos bien mérité, lui doit faire face à la concurrence des rebelles qui envoient tout bouler le temps de l’été avant de se ranger à la rentrée. Les rues deviennent surpeuplées pour moins d’aide potentielle, à lui de tirer son épingle du jeu.
Alors voilà, les beaux jours sont là. Allez donc lui dire que la misère serait moins pénible au soleil.