L’aube est sur le point de se lever. La jeune mère s’apprête à border son petit fantôme, qui a bien profité de la nuit. Il est épuisé de toutes ses facéties et ne tardera pas à s’endormir profondément jusqu’à la tombée de la nuit. Il faut bien dire que ce petit fantôme, fils unique, était saltimbanque avant de passer de l’autre côté. Et donc il continue à s’entraîner au jonglage, aux acrobaties, aux farces qu’il apprenait à faire quand il n’était qu’un petit garçon ordinaire. Sauf qu’il a maintenant des possibilités, des idées, des capacités qu’il n’avait pas alors. Il teste de nouvelles choses; il arrive presque à traverser les murs d’un coup, sans rester coincé dans la cloison. Il a peaufiné son tour de prestidigitation, il peut maintenant subtiliser les bijoux de la maîtresse de maison sans la réveiller. Il n’a aucun problème pour jongler avec le feu, et n’a plus peur de rien. Mais ce dont il est le plus fier après cette journée, c’est d’arriver à léviter tout seul, sans que sa maman ne le tienne et ne le pousse vers le haut. Bien sûr il ne s’est élevé que d’une vingtaine de centimètres. Mais à partir de maintenant, il va faire des progrès et un nouveau monde va s’ouvrir à lui.
Épuisé, le petit fantôme n’entend même pas l’histoire que sa mère lui raconte, il s’endort d’un coup et rêve aux nouveaux exploits qu’il accomplira demain.