Maintenant que tout est préparé,
Maintenant que les tâches sont listées, disséquées, aplaties,
Maintenant qu’il n’y a plus qu’à,
Vous allez fournir le petit effort qui vous mènera à la concrétisation. Vous pourrez alors fermer les yeux. Dormir sur vos lauriers. Vous congratuler. Jouer les faux modestes. Non, ne me remerciez pas, ce n’était pas tant que ça, c’est bien normal.
Vous pourrez oublier ceux qui, pourtant visibles, pourtant bien là, ont pré-mâché le travail. Ceux qui petit pas après petit pas, ont aplani chaque difficulté. Ceux qui ont donné. Qui auraient bien attendu en retour, mais sont restés les mains vides. Abnégation forcée. Il est vrai qu’on ne voit que ce qu’on veut. Autant dire qu’on ne savait pas ce que ça représentait, ces heures ingrates de démarches diverses, ce projet porté à bout de bras alors que l’intérêt personnel n’y était pas. Tellement facile de lister tous les problèmes, tellement rébarbatif d’être toujours rappelés à l’ordre. Après tout, personne ne l’obligeait à le faire. C’était son choix. Ne nous donnons pas mauvaise conscience, nous avons rempli notre part du travail.