La première étincelle le touche de plein fouet. Il voudrait l’étouffer mais l’air qu’il brasse donne de l’élan, de la force à la première flammèche qui ainsi prend vie. Vexé par cette tentative ratée, le voilà qui monte sur ses grands chevaux. Son esprit s’échauffe, transmet son énergie à l’incendie qui déjà grandit, gronde, s’épanouit en une danse macabre et fascinante. Au fur et à mesure qu’il perd le contrôle, la spirale infernale s’alimente de sa rage brûlante.
Et, lorsque tout est consumé, que le feu a tout dévoré et se recroqueville enfin faute de comburant, il reste là, vidé, cherchant encore comment cela a pu prendre de telles proportions, comment il aurait pu éviter cette escalade. Mais c’est plus fort que lui, son embrasement total et fulgurant reste la meilleure preuve à ses yeux qu’il est vivant.