L’équipe scientifique est arrivée une vingtaine de minutes après la déclaration du sinistre par des badauds. Aussitôt, le périmètre a été bouclé, afin de préserver les indices. Les techniciens, affairés, sont restés concentrés des heures durant pour collecter, photographier, lister tout ce qui pouvait aider l’enquête. A savoir tout ce qui se trouvait sur place. Une fois au laboratoire, une autre équipe a pris le relais, pour hiérarchiser l’importance à accorder à chaque élément de cette masse indigeste d’information. Diverses pistes ont été dégagées, et l’agent Leroy hérite de la comparaison des empreintes.
De manière générale, il aime bien ce genre de boulot. A chaque type d’empreinte correspond un peuple, ce qui rétrécit pour beaucoup les recherches. Il suffit ensuite de répertorier tous les habitants d’une planète susceptibles de correspondre à la description, de vérifier les alibis de chacun, ce qui est simple car chaque individu souhaitant quitter sa planète est pisté. Toute affaire impliquant des personnes de planètes différentes est alors rapidement élucidée.
C’est donc en sifflotant qu’il récupère le fichier des empreintes. Le sourire aux lèvres, il le feuillette rapidement. Lis les premières conclusions, et s’étrangle avec son café. Toutes les empreintes de pas semblent provenir du même monde. Celui de la victime. Celui de la scène de crime. Ce qui veut dire aucun étranger à suspecter. C’est à dire, potentiellement, que tous les autochtones sont suspects. Soit une planète entière. Plus de deux milliards d’habitants. Qui tous sans exception peuvent aller et venir à leur guise dans leur monde natal sans être tracés. Aïe. L’agent Leroy se rembrunit. Ainsi, c’est comme ça qu’ils faisaient avant? Quel bourbier que cette enquête qui commence à peine !