Sans nom

Ne m’appelez pas fille facile, je suis si exigeante, si difficile à contenter, à garder. C’est bien pour ça que je teste, j’essaie un peu par ici, par là en essayant sans cesse de trouver un bout de bonheur. Ne me dites pas que coucher sans sentiments, c’est mal. Je prends mon plaisir où je veux, où je peux et c’est bien mieux comme ça. Les sentiments peuvent venir, s’ils veulent, je les accueille à bras ouverts, comme le reste. Ne pensez pas que je vaux moins que vous, pures, chastes, qui patientez en attendant de mettre le doigt sur celui qui vous élèvera plus encore, dans l’Amour. L’amour physique me contente et permet de passer le temps et parfois je m’élève, moi aussi, bien accrochée aux rideaux. Ne croyez pas que je vous vole vos hommes, je m’occupe de ceux que vous ne regardez pas, de ceux à qui vous n’osez pas parler, de ceux que vous avez déçus. Enfin, ne m’appelez pas catin, je ne monnaie rien, ne dois rien à personne et subviens à mes besoins sans mettre le grappin sur quelque bon parti.

Pourquoi vous dis-je cela, finalement, puisque vous ne m’appelez pas, ne me voyez pas, ne savez même pas que j’existe sinon dans votre imaginaire fantasmatique, comme un pâle reflet de ce que vous auriez voulu être.

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