À côté du chantier, vous nous jetez un regard en biais, appréciateur. L’œil gourmand, vous nous évaluez, vous nous déshabillez du regard. Nous on sait bien ce qu’il en est, on nourrit vos fantasmes, on vous fait passer le temps, vous nous prendriez bien comme casse-croûte. On fait comme si de rien, on baisse un peu la tête ou bien on vous dit bonjour en souriant. Parfois quand même on se sent sales, un regard déplacé de trop, une remarque dite tout haut, des rires vraiment pas discrets. Alors on regarde ailleurs, on fait semblant de ne pas vous voir, on passe notre chemin. Ou bien on s’enhardit, on vous dévisage en retour, on tente une blague graveleuse. Pour se venger, parce qu’il n’y a pas de raison. Tout de même… S’il vous plaît, mesdames, à l’avenir, si vous le voulez bien, cessez de nous dévorer mentalement et laissez nous donc travailler !