Les médecins sont formels. Ils confirment ce que m’ont déjà dit les scientifiques. Ils n’y comprennent rien mais je suis déjà un cas d’école. À moi d’encaisser la nouvelle maintenant, sous leurs regards envieux, entre deux examens. Je ne sais pas vraiment à quoi va bien pouvoir ressembler ma vie maintenant que je le sais, maintenant qu’ils me dissèquent jusque dans leurs rêves. J’aurais préféré une mort lente à cette éternité lovée derrière la porte et m’attendant d’un air bien décidé.
Ainsi donc je “souffre” d’une anomalie provoquant une régénérescence spontanée et parfaitement coordonnée de mes cellules m’empêchant de vieillir et de mourir un jour de vieillesse ou de maladie. Ça promet. Je me donne moins de dix ans avant de tenter par mégarde de voler du vingtième étage, voire si l’immortalité peut quelque chose contre les morts violentes.