Elle a le nez tout rouge, tout enflé, tout sec mais persiste à se cacher éternellement derrière son mouchoir. On lui parle, on la met mal à l’aise, on la regarde et elle rougit, aussitôt elle se mouche pour se donner une contenance, éviter les sujets fâcheux, se cacher du monde. Elle a beau savoir que cette attitude la rend ridicule, lui donne l’air grotesque, que son nez soit visible ou planqué à l’abri d’un mouchoir, elle ne peut pas s’en empêcher de peur de perdre son statut. Malade imaginaire qui somatise pour détourner l’attention de ses blessures réelles, elle finit par assumer son hypocondrie pour ne pas assumer le reste.