J’ai jeté un œil sur la page, de haut, de loin, juste par curiosité, parce qu’un mot avait accroché mon regard. Son voisin s’est empressé de sauter pour attirer mon attention et le suivant, opportuniste, s’est glissé dans mon champ de vision. La phrase, patiente et lascive, a attendu que je morde à l’hameçon pour me prendre dans son filet. Hors de tout contexte, je me sentais perdu, je cherchais un indice. Le paragraphe, serviable, a bien voulu me renseigner, pour peu que je m’arrête quelques secondes de plus. La narration s’en est mêlé, par le cœur m’a agrippé, faisant tourner émotions et suspense pour ne plus me lâcher. Je n’ai pu résister et lorsque, essoré, vidé, comblé pourtant, j’eus enfin réglé son sort à cette histoire, j’ai réalisé que c’est bien elle qui m’avait déconnecté, baladé, tatoué de l’intérieur à tout jamais. J’ai capitulé sans condition : son souvenir je garderai, en toute occasion je la transmettrai, la ferai vivre à travers mes mots propres.