Sur ma table de chevet ce matin, deux papillotes attendaient sagement que j’ouvre les yeux. Une pointe d’émoi fait jour en moi. Suivie par le doute, la culpabilité. Je n’ai rien entendu cette nuit. On aurait aussi bien pu me trancher la gorge, je ne me serais pas réveillé.
Ce geste généreux d’un passant qui a tenu pour je ne sais quelle raison à me faire profiter de Noël me rappelle brusquement à quel point je suis seul et vulnérable. Le froid de l’hiver revient en force. Mon cœur est lourd et soucieux tandis que j’imagine le sien allégé par son don désintéressé. Il pourra dormir serein, même s’il m’a oublié, tandis que je guetterai les bruits de la nuit, à séparer entre “potentiellement dangereux” et “à ignorer pour glaner quelques minutes de sommeil”.
Malgré tout remonte à la surface une douce chaleur que j’avais crue profondément enfouie. Merci pour les chocolats.