L’herbe vert tendre s’auréole de jaune. Je pense à toi. Les fleurs à peine ouvertes m’invitent à la patience. Bientôt, les volants vont apparaître. Bientôt…
Alors il sera temps de courir, lancer le pied sur le bord du sentier pour faucher d’un coup sec les tiges chargées. Admirer l’explosion et l’envol des aigrettes. En ressentir de la jouissance. Destruction de l’éphémère et dispersion des fruits.
Ton absence me rattrape. Ce sera moins drôle sans toi. Sans ton rire de possédé, sans ton énergie, sans tes blagues de haut vol. Mais ce printemps encore, je ne manquerai pas à la tradition et trancherai autant de bouquets qu’il le faudra pour ramener un bout de toi à mes côtés. En attendant patiemment d’autres quotidiens où tu seras là.