Je n’écrirai pas ce texte. Tu me liras, comme toujours. Il pourrait te faire mal, si facilement. Alors je ne l’écrirai pas.
Plutôt que d’édulcorer les mots pour les rendre acceptables, plutôt que de trouver des métaphores qui brouillent les pistes, je n’écrirai pas une ligne. Dans ma tête même j’empêche les mots de s’apparier, de se joindre en farandoles pour me narguer. Si ce texte doit rester au placard, autant ne pas lui donner vie du tout.
Commencer à dérouler les idées, imaginer ce qu’il pourrait dire en substance, par quel chemin je pourrais exprimer mon ressenti, c’est déjà m’encombrer d’émotions qui s’enfouissent un peu plus chaque jour. La page restera blanche, tes joues sèches et mon cœur gros, mais ça vaut mieux que de te balancer des mots-poignards qui te fouetteront en pleine face, sans raison aucune.