13 mars
Aujourd’hui, j’ai fait la vaisselle. Et pour la première fois, j’ai aimé ça. Plonger mes mains dans l’eau chaude en traversant l’épaisse couche de mousse, faire crisser mes doigts sur le verre ou la porcelaine, emprisonner l’air sous l’eau et sentir sa poussée. Passé le premier dégoût de toucher les restes détrempés accrochés à la casserole, j’ai pris plaisir à rendre leur propreté à mes assiettes, mes plats et surtout, mes verres. Observer l’eau qui s’enfuit des parois selon des motifs tarabiscotés en les posant sur l’égouttoir après les avoir rincés à l’eau brûlante. Observer d’un œil juvénile les arcs en ciel qui apparaissent sur les multiples bulles de savon. Écouter le glougloutement de la bassine qui se vide. Faire place nette en rinçant l’évier, dont je remarque à nouveau la brillance.
Aujourd’hui, j’ai fait la vaisselle. Et rien d’autre qui ne mérite d’être noté. Pas d’autre émerveillement, pas de colère, pas de tristesse. Seulement cette vaisselle, qui m’a pris vingt minutes dans l’après-midi et qui m’a éblouie de bonheurs simples.