Avec préméditation

Et si je le tuais? Ça fait tellement longtemps que je le vois là, qui attend quelque chose de moi, que je ne sais pas quoi faire de lui. Il suffirait d’une mauvaise chute dans les escaliers, d’une pneumonie bien sentie, d’un pot de fleur mal accroché au quatrième étage et son sort serait réglé. Mauvais endroit, mauvais moment, la faute à personne, je m’en laverais les mains. Et je serais libre de recommencer à zéro avec un autre. Nouvelle création, tout à inventer. Pas besoin de tenir compte de son passé, aucun souci d’évolution. Plus de silence accusateur devant mes mots qui ne s’enchaînent pas assez vite pour faire avancer sa vie.

Bien sûr on a vécu de bons moments ensemble. Le nier serait mentir. Mais parfois il faut s’arrêter à temps au risque de lasser. Je pourrais le laisser partir, lui trouver d’autres aspirations beaucoup plus loin, me garder une échappatoire et le faire revenir s’il me manque trop. Mais je n’aime pas faire les choses à moitié. S’il doit sortir de ma vie, autant qu’il meure, et vite.

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