Caracoles

Elle tourne, s’étire, virevolte, tourbillonne, accrochée à mes pas. Dans ma danse pour la semer, je n’arrive qu’à l’entraîner, plus aérienne que moi, plus élégante aussi. Elle saute toujours plus haut, se glisse plus bas, enchaînant les caracoles comme d’autres les verres de bière. Quand je titube, elle tourne, quand je marche à grands pas, elle marche à pas de géant. Avec elle, je ne suis jamais seule, elle ne me quitte pas, que je le veuille ou non. Parfois elle se dissimule, sous un arbre ou dans un coin, mais je sais bien que, quelque soient les ténèbres qui m’entourent, elle n’est jamais très loin. Elle attend de pouvoir se donner en spectacle à ma place, de tourner, jouer sur les pavés. Et elle a bien raison d’essayer d’attirer ainsi l’attention, vu que les regards, les paroles et les sourires sont pour moi, toujours. Elle, fille de l’ombre qui aime tant la lumière ne brillera jamais, à part peut être à travers moi. Et alors les feux des projecteurs la démultiplieront et la grandiront encore pendant qu’ensemble on tournoiera, et que ses cabrioles seront immortalisées derrière les miennes.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *