Le deuil de toi, de ta présence, de tes sourires, du refuge de tes bras câlins, de ton corps, de tes caresses, de tes baisers, de tes yeux amoureux, de tes mimiques, de ton calme communicatif, et tant encore.
Le deuil de notre vie commune, entremêlement intime de nos deux vies.
Le deuil de nos projets.
Le deuil de la légèreté, de l’insouciance.
Le deuil de celle que j’étais.
Le deuil de mes capacités cognitives, de ma mémoire extraordinaire, de ma résistance au stress, de ma résilience.
Le deuil de mon métier-passion, pour lequel j’étais si douée.
Le deuil des relations sociales qui se sont fanées faute d’attentions ou qui ont été écrasées par ma gravité.
Le deuil de mes vacances, de mes étés chantants et dansants.
Le deuil de nos anniversaires, bulles de bonheur anticipé dans le calendrier.
Le deuil de la joie de l’Avent, de la chaleur des fêtes de fin d’année.
Le deuil du jardin qui ne sera jamais aussi beau que lorsque tu t’en occupais.
Le deuil du sentiment d’invincibilité, de ma foi sans faille en la vie, en l’avenir.
Le deuil de cette confiance inébranlable en moi.
Le deuil d’un monde sensé.
Le deuil de l’illusion de sécurité.
Le deuil de cette vie alternative, que je ne connaîtrai jamais mais que j’imagine souvent.
Le deuil de tout ce que je voulais vivre avec toi. Nos hauts, nos bas, la tendresse, l’amour. Et vieillir ensemble.