On observe le monde, on essaie de comprendre ce qui se passe, on s’amuse tant qu’on peut, on profite de la myriade d’instants présents qui s’enchaînent, on se découvre, on s’aime, on se quitte, on se crée des ennuis pour pimenter le jeu, on se lamente, on travaille un peu pour se trouver du sens, on partage, on pense, on s’endort. Parce qu’il faut bien s’occuper, en attendant…
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Idées, pensées en vrac
Avec flash – sans flash
Sans. J’allais bosser à reculons. Dès la sonnerie du réveil, un soupir me venait en pensant à la journée à venir. Les horaires imposés, les commérages, l’humeur fluctuante des collègues, sans compter les méthodes peu rigoureuses de travail me décourageaient. Même si je faisais mon possible pour faire mon travail correctement, je ne me sentais absolument pas à ma place, comme en visite sur une planète aux mœurs étranges. Petit à petit, ma motivation a diminué, et j’ai fini par ne faire que le strict minimum, les yeux rivés sur l’horloge, attendant la fin.
Avec. Quand je me lève le matin, les seules choses qui me retiennent au lit sont les bras de Morphée, les chats câlins et la chaleur humaine. Quand j’arrive à m’en extirper, j’ai le sourire aux lèvres en pensant à l’atmosphère de travail qui m’attend. Et puis si je n’y arrive pas assez tôt, ce n’est pas grave, je ne travaille que pour moi et personne ne m’épie. J’arrive dans un endroit rempli de sourires, d’attentions, de confiance et de fredonnements. Je suis responsable de ce que je fais. Quand c’est mal, et quand c’est bien. Et pour ça, ça me plaît de faire le maximum de ce que je peux.
La première
Avant, on se sent faible, peu sûr de soi, hésitant ou ignorant. On n’est pas certain d’être dans son bon droit, encore moins sûr d’avoir raison, de ne pas se tromper, de ne pas regretter ce qui va se passer.
Et puis vient la première décision. La première rupture, le premier non, le premier “je te veux”. On se rend compte qu’aussi difficile à prendre que soit cette décision, ses conséquences en découlent mais sont attendues, gérables. Et à chaque fois, lorsque nous sommes confrontés à de nouvelles décisions, nous nous rappelons qu’il y a des choses que l’on n’acceptera plus jamais, que l’on sait où l’on va, et faire ses choix devient plus simple, même si le cœur n’y est pas toujours.
Dimanche
File le temps, paresse de l’instant. Sommeil en retard en partie rattrapé, journée déjà bien commencée. Regarder le temps passer, lui ne s’arrête pas pour qu’on puisse en profiter. A peine le temps d’une sieste inopinée, et la lumière grise de la fin d’après-midi nous apprend que dimanche déjà s’évanouit, laisse sa place à lundi. Lundi qui nous rappelle pour une nouvelle semaine d’activités vite engloutie pour nous ramener encore à notre douce parenthèse hebdomadaire.
Sourdine
Elle parle et personne ne répond. D’un point de vue physique, sa voix est parfaitement audible, pourtant ses paroles ne franchissent pas les limites de notre perception, ou si peu. Quand par hasard, ou inattention, c’est le cas, vite, notre barrière mentale se dresse. Et nous ne l’entendons même plus. Alors elle parle seule, enfin, je suppose qu’elle nous parle mais n’attend plus de réponse. Elle raconte des choses de sa vie qui n’intéressent qu’elle, peut être pour avoir l’impression de les partager quand même… Quand on la voit, on serait prêt à changer de trottoir si ça n’était pas aussi voyant. Mais ne montrons pas que nous l’avons vue. La tête haute, notre indifférence, regard au loin, est tellement plus marquée si l’on sait réfréner nos mouvements de peur, de dégoût, de pitié, de jugement.
Avec son caddy qu’elle pousse, ses marmonnements nous dérangent. On sent que ses paroles, vaines mais constantes, sont quelque part importantes. Au moins pour elle. Mais à vrai dire, on ne peut pas le savoir, puisque nous ne l’entendons pas. Perdus dans nos pensées, qui, soyons décents, ne franchissent pas le seuil de nos lèvres, nous notons à peine sa position, principalement dans le but totalement inconscient d’adopter le comportement social adéquat. A savoir un oubli anticipé d’une partie de notre champ visuel, une tache floutée, une sourdine nous permettant de poursuivre notre journée sans surcharge émotionnelle.