18h. Le troupeau d’étudiants quitte le campus et vaque à ses occupations. Le campus retrouve sa tranquillité une fois le cortège de voitures passé. Certains retardent l’heure du départ pour profiter plus pleinement de la présence d’un ami ou des salles informatiques.
18h30. Sa tranquillité retrouvée, le campus poursuit sa vie, studieuse et sereine. Je reste là. Le labo aussi se vide, la musique se met un peu plus fort et les fredonnements sortent plus facilement. Ambiance détendue, plaisir de travailler.
Après 20h. Lorsque je sors enfin, il fait nuit et les animaux reprennent leurs droits. Le campus n’est endormi que pour l’humain non observateur, qui ne verrait pas les lapins, les renards ou les écureuils traverser l’herbe à toute allure. C’est l’heure idéale pour croiser un collègue sorti tard, se saluer d’un signe de tête : nous appartenons au même monde, nous nous reconnaissons comme ceux qui finissent tard, ceux qui travaillent quand les autres sont rentrés chez eux.
Après 3h. Le calme du campus est troublé par les cris d’étudiants alcoolisés venus terminer leur soirée dans l’espace de verdure à proximité de leur cité. Il est rare de se croiser tant les déplacements sont aléatoires, mais quand cela arrive, c’est l’occasion de partager un bout de chemin ensemble, de profiter d’une connivence particulière : nous, on connaît le campus de nuit, on connaît sa vie secrète, on est sur la même longueur d’ondes.
8h30. De retour au travail, la vie a repris son cours. Un sourire flotte sur mes lèvres quand je repense à tous les souvenirs que j’ai de ce campus, que je commence à bien connaître…