Comment en était-on arrivés à un tel compromis? Moi qui étais si prude, voilà que j’acceptais de poser dans des magasines de charme. Et en échange de quoi? Le gîte, le couvert et son silence. Elle appelait ça un compromis. J’aurais bien appelé ça du chantage, mais je n’étais pas en état de négocier, et elle n’aimait pas vraiment que l’on joue sur les mots.
Et tout ça pour quoi? Je ne me rappelle déjà plus. Suite à un stupide concours de circonstances, elle avait voulu que j’accepte certaines visites nocturnes moyennant rémunération. Ce que bien sûr, j’avais refusé catégoriquement. Et je n’en ai pas démordu. Pour s’adapter à mes exigences, mais me montrant bien que c’était un énorme effort pour elle et qu’elle ne diminuerait pas son offre, elle m’a proposé cette solution alternative. Ainsi, je restais chez elle gratuitement pendant le temps nécessaire pour éponger ma dette, et en échange, je lui devais un certain nombre de photos de charme publiées. Enfin, quand je dis charme, j’allège les mots. Refusant au départ de montrer mon intimité, j’ai vite compris que ça me rapporterait plus de me mettre en scène, complètement. Et que je pourrais la fuir plus rapidement.
Mais qu’avais-je bien pu faire pour me la mettre à dos de cette façon? Je ne l’avais pas volée, ni violentée d’aucune manière. Si je me rappelle bien, tout était parti d’une confidence que je lui avais faite, alors que j’étais dans une position vulnérable. Elle connaissait ma situation délicate, mon licenciement et mes créances de jeu que je n’avais pu lui cacher. Lorsque je lui ai avoué, la croyant digne de confiance, que j’avais fui mes parents et qu’ils me croyaient mort, elle s’était montrée très, très gentille.
Quand je lui ai demandé les raisons de sa subite proximité, elle m’a annoncé qu’elle porterait plainte contre moi pour viol si je ne faisais pas ce qu’elle voulait. Et c’est comme ça que j’étais devenu, petit à petit, modèle pour photos très osées dans la presse pour adulte. Elle, de son côté, n’aiderait pas mes parents à retrouver ma trace (à moins qu’ils ne lisent eux-mêmes ce genre de revues…).