Pour avoir le début de l’histoire, c’est par ici.
Remarquant la présence de Joe, le canaroïde lui proposa spontanément un toast aux champignons. Joe, perplexe, lui demanda, au risque de paraître impoli, ce qu’il était.
“Je m’appelle Pierre-Henri et je ne saurais dire ce que je suis actuellement. Il y a peu, j’étais sommelier dans un grand restaurant parisien, portant un queue de pie avec de magnifiques dreadlocks. Comme mon patron me demandait de me couper les cheveux pour plaire à sa clientèle fortunée, j’ai démissionné. Je suis allée voir la voisine de ma memè en banlieue, qui m’avait souvent donne des coups de pouce dans mon enfance, la suppliant de m’aider à retrouver un emploi à la hauteur de mon nez, que j’ai fort fameux. En sortant de chez elle, j’ai dû m’enfuir : certains résidents mal intentionnés avaient clairement l’envie de me passer à la casserole. Depuis, je vis dans les bois, testant différents accords mets et rosée. Tiens goûte moi celle-là, elle a ruisselé pendant trois jours sur une feuille d’eucalyptus, elle apporte une note tres fraîche, presque minérale, à l’arôme puissant de sous bois de la poêlée. Tu m’en diras des nouvelles !” Et sans plus de cérémonie, Pierre Henri invita Joe à sa table.
Ému Joe ne se fit pas prier. C’était la première fois que quelqu’un d’autre que ses parents lui manifestait une réelle marque de sympathie. Il se présenta également, narra sa courte histoire et se prit même à ronronner devant l’intérêt manifeste de Pierre Henri.