Écrire

Écrire. Toucher du doigt le pouvoir. Donner vie en quelques minutes à un personnage totalement nouveau. Parcourir avec lui l’arbre des possibles, choisir pour lui ses orientations, ou bien se laisser emporter et le suivre dans ses folles aventures, sans rien maîtriser. Tenter de communiquer avec ses lecteurs en étant certain d’une chose : ils ne comprendront jamais ce que l’on voulait dire exactement. Découvrir avec eux de nouvelles possibilités sur nos textes, qui vivent leur vie indépendamment de tout contrôle de notre part.

Écrire des mots pour rire qui feront pleurer, écrire des mots qui touchent et affronter le rire des autres, donner de soi sans personne pour le recevoir, mettre de la distance mais émouvoir quand même. Écrire pour mettre en ordre ses idées, écrire pour s’immerger dans autre chose, créer une histoire et découvrir la fin qui vient toute seule. Décider arbitrairement de ne pas satisfaire ses lecteurs. Se faire plaisir avant tout, mais être déçu quand on n’écrit pas aussi bien que l’on voudrait.

Effacer les mots. Autant de formulations qui ne verront finalement pas le jour, imparfaites ou trop pédantes, pas à notre goût tout simplement. Recommencer autrement. Ou de la même manière, finalement, parce qu’on ne trouve pas mieux. Nuancer, accentuer, améliorer notre idée de départ jusqu’à ce qu’on n’aie pas trop honte de livrer le résultat. Ou tout écrire d’une traite, comme un sprint, sans regarder en arrière et laisser le texte tel quel.

Écrire pour pouvoir dire “je” sur des situations jamais vécues ailleurs que dans notre imaginaire, lieu protégé où il se passe tant de choses. Écrire pour faire partie de ceux qui peuvent dire “j’écris”.

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