Sèche, la main claque sur la peau nue. Pas vraiment de douleur, à peine un pincement. Le bruit, lui, est impressionnant. Il sonne comme une tasse de porcelaine s’écrasant sur le sol. Il provoque à lui seul un sursaut, un frisson le long de l’échine. Le courant d’air de la main qui se relève et prend son élan procure quelques secondes d’anticipation troublée avant le claquement suivant. À nouveau, les paupières se plissent au moment du choc, la tête se baisse, la nuque s’enroule, tentant d’esquiver le coup à venir. Mais le corps l’accueille lorsqu’enfin il tombe, mettant brutalement fin à l’attente anxieuse. Encore une fois, plus de peur que de mal. Déjà, le rouge rosit puis blanchit. La seule marque qui ne s’estompera finalement pas est l’égo égratigné, la fierté ravalée qui rejaillira dans un magnifique flamboiement d’yeux défiant le monde entier.