La panne

Elle est partie un beau matin, me laissant seule face au vide vertigineux de mes pensées. J’attendais sagement qu’elle revienne, mais depuis deux jours, je m’impatiente. Et si elle t’avait suivi? Si elle t’attendait pour revenir d’elle-même? Non, ce n’est pas plausible. Je pense qu’elle se cache, pauvre petite chose, attendant que je la cherche activement pour donner signe de vie. Elle ne veut m’être d’aucun secours, me laisse me dépêtrer de mes phrases en trop, mes pensées incohérentes, mes sentiments en pagaille. Ça ne la regarde pas, après tout. Peut être que quand je serai disposée à me laisser guider hors de moi à nouveau, elle reviendra. Me fera voyager, vibrer, rencontrer tout un tas de personnages. Créera avec moi d’autres mondes. M’aidera à dérouler le fil pour une poignée d’irréductibles, fidèles au poste. Alors je donnerai toute ma verve, étalerai ma prose, glisserai avec plaisir les doigts sur le clavier, presserai mes méninges pour en tirer le jus, et livrerai le nectar de mes divagations.

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