Le bout du toit

Est-ce qu’ils vivent tellement plus fort que les autres, qu’un creux de la vague leur paraît insurmontable, ces gens qui, arrivés au bout du toit, font quelques pas de plus ? Ou au contraire sont-ils à la recherche d’une ultime décharge d’adrénaline dans le brouillard de leurs existences ? Se sont-ils pris un train de vie en pleine face au lieu de le laisser glisser sur leurs remparts ? N’ont-ils plus la moindre lueur d’espoir qui les convainque que si demain n’est pas mieux qu’aujourd’hui, dans dix ans, peut être, ça va aller ? N’ont-ils plus aucune ressource pour rajouter quelques rayons de soleil à leur existence, plus aucune volonté de changer ce qui peut encore l’être ? Croient-ils vraiment qu’ils peuvent voler ? Sont-ils si fatigués qu’ils n’aient plus envie de se réveiller ? Croient-ils tant que ça en la physique et si peu en eux pour lui confier aussi aveuglément leur avenir ? Est-ce que pour eux le manque de raison de vivre devient une raison de mourir ? Est-ce qu’au fond, ça a tant d’importance, qu’ils prennent un peu d’avance sur l’échéance, alors que nous faisons tout pour allonger les délais ?

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