Que fera-t-on à ce moment-là? Est-ce qu’une rustine nous suffira? Quand chaque élément de notre corps réclamera son indépendance, quand le tout se dissociera pour arpenter des milliards de chemins différents. Qui finalement arriveront au même point. Qu’est-ce qu’il restera de nous alors? Quand le cerveau putréfié désertera le crâne vide, quand il n’y aura plus un neurone pour recevoir le moindre choc électrique. Où serons-nous alors? Évaporés dans ces soi-disant vingt et un grammes mystiques? Partagés dans les milliards d’êtres qui nous auront dévoré, digéré, recraché? Juste plus là, sans ailleurs, juste plus?
Est-ce que la conscience nous quitte vraiment à ce moment-là? Où bien est-ce qu’elle se retire pour se concentrer justement sur cet effilochement, les sensations nouvelles, cette grande expérience? Pour apprécier pleinement l’abandon, le lâcher prise, le repos, enfin…