The perfect moment

Un pas en avant, deux en arrière. On part d’un côté, puis de l’autre. A force de tourner dans tous les sens, on finit par revenir à son point de départ. On se laisse porter par l’euphorie de l’instant lorsque tout va bien. On est parfois chaotiques quand on commence à s’essouffler. Et par moments, on a vraiment besoin de laisser la tête se reposer. Mais quand enfin vient l’instant parfait, on peut se dire qu’il est beau le monde de la recherche !

Les beaux jours

Le printemps revient, les beaux jours sont là, la température remonte pour le plus grand bonheur de tout le monde. De tout le monde? Non, pas tout à fait. Passé le premier temps où la chaleur redonne un peu de force à ses os douloureux, il commence à craindre l’été et ses grandes chaleurs.

Quand les filles se dénudent pour profiter de chaque rayon de soleil, lui porte sa garde-robe en permanence sur le dos. Il a déjà sa maison dans des sacs en plastique, l’anorak reste sur lui peu importent les circonstances.

Quand les terrasses se peuplent de rires, d’ambiances festives et de demis rafraichissants, lui sent monter comme la marée solitude et sécheresse.

À l’heure où les plus téméraires se baignent dans les lacs, les rivières ou la mer, lui peine à se débarrasser de sa crasse qui lui tenait bien chaud il y a deux mois. Il aimerait juste une fois être frais, mais doit supporter ses démangeaisons, essayer d’oublier l’odeur de la sueur.

Quand la ville se vide de ses habitants, que les vacanciers partent profiter de leur repos bien mérité, lui doit faire face à la concurrence des rebelles qui envoient tout bouler le temps de l’été avant de se ranger à la rentrée. Les rues deviennent surpeuplées pour moins d’aide potentielle, à lui de tirer son épingle du jeu.

Alors voilà, les beaux jours sont là. Allez donc lui dire que la misère serait moins pénible au soleil.

Cette fille-là

Je suis cette fille qui butine sans penser au lendemain, gourmande de la vie, les sens en éveil. D’expériences en erreurs sans cesse recommencées, parce qu’après tout j’aime ça et que les remords sont tellement préférables aux regrets. Je suis cette fille qui tente, toujours, parce qu’on ne sait pas sur quoi on va tomber et que les bonnes surprises sont tellement agréables. Je suis cette fille qui vit, cette fille qui vibre, cette fille qui espère en tourbillons à chaque coup de vent. Peu importe l’échec, peu importe la fin, seule la route compte.

Je suis cette fille, amoureuse jusqu’au bout des ongles, qui sait la chance qu’elle a de t’avoir rencontré au cours d’une de ces expériences. Je suis cette fille, fidèle par amour, par respect, mais pas par principe. Je suis cette fille qui a trouvé un bout de bonheur plus gros que les autres, et qui essaiera de le garder, parce que c’est bien aussi, le bonheur. Je suis cette fille toujours avide de nouvelles expériences, qui espère les vivre avec toi, parce qu’il y a tant à découvrir en avançant plus loin sur la route. Je suis cette fille qui comprend bien la différence entre une connerie à tenter et une erreur à ne pas commettre. Je suis cette fille qui a intégré ton bonheur dans son équation personnelle et qui ne supporterait pas de te faire du mal.

Je suis cette fille qui essaie de concilier ces deux personnes, de les faire tenir dans sa petite enveloppe charnelle. Je suis cette fille qui te remercie de ta compréhension et qui apprécie grandement que tu ne cherches pas à l’amputer d’une partie d’elle.

Sous ton aile

Sous ton aile, tu abrites la moitié de la ville tellement ton cœur est grand. Tout le monde se sent bien au chaud, en sécurité, aimé. Sous ton aile, je me sens un peu à l’étroit, écrasé, piétiné par tous ceux qui y prennent leurs quartiers. Car ton immense cœur, je voudrais qu’il ne soit rien que pour moi, qui ai un vide tellement immense en moi. Tu ne peux nous remplir tous, tu ne peux nous abriter tous, tu ne peux me contenter. Alors j’étouffe, je me sens piégé, retenu par toi au milieu de tous tes protégés, caché sous ton aile. L’air me semble lourd, fétide, vicié. Alors je pars de sous ton aile et je déploie les miennes, d’ailes, pour m’envoler loin de toi, de ton aile maternelle, de tous ces parasites qui t’ont volée à moi. Sous mon aile, il n’y a encore personne, mais elle est assez grande pour me couvrir les soirs de grand vent.

Ces si qui sont des cendres au vent

Comme  un nuage de cendres, ils m’assaillent et je ne vois qu’eux, tous ces si qui pourraient un jour, pourquoi pas, advenir.

Telles les cendres d’un être aimé, j’aimerais les retenir, ne pas les laisser s’échapper quand leurs promesses sont si douces à mon oreille. mais je ne peux rien faire d’autre que de les voir continuer leur chemin, voletant en s’éloignant de moi.

Telles les cendres lourdes d’une usine d’incinération, ces si m’oppressent et semblent s’insinuer en moi, comme autant de doutes rendant mon avenir plus incertain et effrayant qu’il ne le sera en réalité.

J’ai beau savoir que ces si se disperseront d’eux même pour ne laisser que quelques poussières résiduelles, la tête dans le nuage tourbillonnant, je tousse et ne vois pas plus loin que le bout de mon nez.