L’un après l’autre, ses espoirs ont été déçus, cassés, abandonnés. Il n’a pas une vie héroïque, il restera dans l’anonymat relatif et confortable que partagent des millions de ses semblables. Il ne travaille pas de sa passion. Il n’a pas une ribambelle d’enfants écourtant joyeusement ses grasses matinées dominicales. Il ne sait même pas s’il a rencontré celle qu’il pourrait appeler “la femme de sa vie”. Il a de la compagnie certaines nuits mais son rêve de mariage en grandes pompes est resté derrière lui, comme un chien abandonné sur le bord de la route.
Alors le petit homme qui vivait jusqu’à présent d’espoirs, faisant le bilan de sa vie, se trouve quelque peu démuni. Plusieurs choix se bousculent dans son esprit. Il pourrait abandonner maintenant, se laisser sombrer dans le désespoir, et le montrer au monde entier par quelque acte stupide et spectaculaire. Il pourrait se voiler la face, continuer à espérer de nouvelles choses, espérer voir venir un mieux dans sa vie qu’il trouve si vaine. Il pourrait changer de perspective, arrêter de vivre sa vie sur des “et si” en attendant mieux et regarder concrètement comment il pourrait se rendre la vie plus agréable, plus sensée, plus riche. Entre ces choix son cœur balance comme un pendu sur sa corde. L’image le rebute, il élimine la première solution. Pour le reste, il verra demain.