Fébrilité. Anticiper cent fois l’action. Actualiser en rafales. Rien de neuf. Évidemment. Se changer les idées une petite heure. Revenir en cinq minutes. Actualiser, encore. Et encore. Maladif. Frénétique. Pendant que les doigts pressent compulsivement les touches, le cortex s’affole en imaginant la liste enfin affichée. Survoler rapidement les noms, se chercher. Deux scénarios alternent alors à la vitesse du cœur qui s’emballe.
Boum. Le nom n’est pas là. Devenir blanche tellement le sang en oublie de circuler.
Boum. S’apercevoir.
Boum. Se chercher. Encore. Scrupuleusement.
Boum. Lire avec délectation les sigles familiers.
Boum. Actualiser, au cas où.
Boum. Le futur défile à vive allure, joie, fête, champagne. Déménagement et déjà rentrée des classes, en un clin d’œil, la retraite est là.
Boum. Rater quelques battements. Une erreur, c’est une erreur. Ça ne peut être qu’une erreur.
Pas le temps de s’attacher à un script, pas le temps de le détailler, déjà l’autre se sur-imprime en zapping fou. Actualiser. Regarder l’heure. Ce ne sera pas pour aujourd’hui. Recommencer demain, alors.