S’il te plaît, prête moi ta plume...
Je ne sais pas d’où vient cette voix, j’ai l’impression de l’entendre directement dans mon cerveau, et j’essaie de répondre par le même canal.
De quoi parles-tu?
Silence. Je crois déjà avoir rêvé. Puis…
S’il te plaît, prête moi ta plume…
Je relève la tête et aperçoit, près de mon oreiller, une plume blanche et un tout petit homme, qui essaie visiblement de l’emmener avec lui. Je me relève complètement et cligne plusieurs fois des yeux. Non, je ne rêve pas.
Qui es-tu?
Je m’appelle Billy
Je rapproche mon visage de ce tout petit bonhomme, pas plus grand que mon pouce. Je souffle un peu trop fort et la plume s’envole, Billy -puisque c’est son nom- s’accroche au bord de l’oreiller.
Pardon, je ne voulais pas te faire de mal…
C’est marrant ce mode de communication, je n’ai besoin que de penser mes phrases, et j’ai l’impression que Billy me comprend. Je me relève pour ne pas lui souffler encore dessus, et ramasse la plume. Je la lui tends, la pose délicatement sur ses avants-bras qu’il a tendus à cet effet.
Merci.
De rien, mais pourquoi as-tu besoin de cette plume?
D’un saut périlleux arrière, Billy saute du lit et disparaît de mon champ de vision. De frustration, je crie et essaie de le rappeler.
Mais enfin, reviens, parlons un peu, où vis-tu?
J’attends plusieurs minutes, qui me semblent des heures, mais pas de réponse. Puis j’entends, comme de très très loin, une seule phrase :
Un jour, je reviendrai.