Je me suis arrêtée quelques instants sur le bas côté, prenant une pause que je pensais bien méritée. J’en ai profité, je me suis émerveillée, j’ai regardé le temps passer, laissant en marge les soucis, les ennuis, le quotidien. Opération réussie, la tête vidée, il est temps de rentrer. De retrouver le monde qui lui ne s’est pas arrêté un seul instant.
Terrible impression de revenir à marée basse et de retrouver tout le goémon étalé sur la plage juste avant l’arrivée des touristes. Quelques trésors s’y cachent, perles étincelantes au milieu des algues habituelles et de sordides résidus de marée noire qu’on n’attendait pas. Manches retroussées, il est temps de revenir dans le jeu du monde, apporter la maigre contribution de mes moyens pour remettre en ordre ce qui peut l’être, panser tant bien que mal ce qui ne peut être réparé. Rattraper le retard et avancer, en phase avec le bout de monde que j’ai pour un instant quitté.