Le réveil sonne. Je fais comme si je ne l’entendais pas et essaie de me rendormir. Il sonne encore.
Je me lève et cherche à tâtons la porte de la salle de bain. Je la tire vers moi en avançant, me cogne la tête. Aïe. J’allume la lumière et ferme les yeux, le temps que mes rétines s’habituent à la luminosité. En attendant, je fais un détour par les toilettes, les yeux mi-clos.
En grognant, j’ouvre l’eau de la douche et règle la température. Il fait froid mais je n’aime pas l’eau trop chaude. Quand la température semble bonne, je tends un orteil sous l’eau. Ca passe, alors je rentre dans la cabine et ferme les portes. Je ferme encore les yeux pour laisser couler l’eau sur mon visage tandis que le temps fait son travail et me réveille petit à petit. Je ne sais pas combien de temps s’est écoulé depuis que je suis là, immobile sous l’eau qui coule. Je suis bien. Puis je pense qu’à un moment, il va être utile de me savonner, avant qu’il n’y ait plus d’eau chaude. Je presse sur mes cheveux le shampooing qui me sert aussi de gel douche et me frotte tout le corps. Je suis déjà plus énergique en rouvrant l’eau pour me rincer, j’ai presque envie de chanter, alors je sifflote. Enfin, j’essaie, mais sous l’eau ça ne rend rien. Je profite de la sensation de l’eau sur moi, quand je sens une pointe de fraîcheur. Je coupe l’eau froide, mais l’eau ne cesse de refroidir. Toute sensation de bien être évanouie, je peste contre ce maudit chauffe-eau qui est si petit, et surtout contre ma colocataire qui s’est encore fait plaisir avec l’eau chaude, sans chercher à savoir si j’en avais besoin.
Il est l’heure de commencer ma journée, je suis de mauvaise humeur. J’espère qu’il reste du café.