Les rires, les silences complices, les disques écoutés en boucle, les secrets partagés, les fantasmes évoqués, les garçons épiés sous toutes les coutures, les rêves éveillés, l’alcool découvert, une certaine idée de l’insouciance, les joints fumés, les films appris par cœur, les larmes refoulées, la colère comprise et apaisée, la rage de vivre ensemble à côté du monde, les rues avalées au hasard juste pour marcher, les pâtisseries goûtées, le chocolat englouti, les jambes dans le vide, les broutilles dégoisées, la guitare essayée, les vêtements échangés, les mensonges peaufinés, les histoires familiales narrées, encore et encore, les tracas éloignés par un bon mot ou un simple geste, le temps tué, l’amitié qui s’épanouit.
Et puis la solitude qui s’abat comme une claque en pleine gueule quand pour finir je passe le seuil de la porte et rentre chez moi.