Pas de récidive en ce monde. À peine imaginée l’idée d’un forfait, la punition s’inflige toute seule. Arrêt de la pompe d’alimentation directement reliée au cerveau. Stoppée nette la distribution d’endorphine et de dopamine dans l’organisme. Évacuée aussitôt la pensée en cause, la pensée même de l’acte répréhensible.
Dès lors, pour commettre un réel forfait, il faut un effort de volonté presque surhumain, capable de surmonter le manque intolérable, le hurlement du corps qui réclame sa dose pour retrouver une sorte d’intégrité psychique. Dépasser la trahison de ses membres qui ne tendent qu’à obéir à la norme, ne pas sortir de la masse, retrouver l’état de base.
Immanquablement, la planification soignée d’une quelconque mauvaise action s’accompagne d’un suicide tant l’être ne peut supporter son sevrage. Sans même un jugement, sans même prononcer une sanction, il n’y a pas de récidive en ce monde.