Vivre avec

Des heures, des jours, des semaines, des mois ont passé. Sans toi. Avec le temps, la douleur reste là, bien présente. Toujours autant de journées où il est insupportable que le soleil se lève. Sans toi.

On s’habitue. Pas à ton absence, non. Comment s’habituer à cette absence lancinante ? On s’habitue à la douleur. On s’habitue aux tremblements de corps intempestifs. On garde le cap pendant le gros de la tempête. On s’habitue à la gorge qui se serre, aux larmes à fleur de paupières. On s’habitue au sternum qui coince, nouvelle limitation dans la collection des tensions de ce corps qui vit.

Et on essaie la joie par dessus la douleur, on essaie le calme par dessus la douleur, on essaie les accomplissements, la fierté par dessus la douleur. On essaie d’être heureux, par dessus cette douleur.

Comme un nouvel état de fait, la vie après un coup d’éclat. Comme on apprend à vivre après une amputation. Vivre avec ce membre fantôme qui nous taraude. Vivre au présent avec les souvenirs de la vie d’avant. Trouver d’autres chemins, d’autres rites, d’autres constructions. Et toujours cette douleur, qui nous accompagne, et qui déjà, fait partie de nos vies.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *