Bien sûr, j’ai mûri, j’ai grandi, j’ai vieilli, je me suis assagie. Mais toujours brûle au fond de moi la rage adolescente qui s’embrase au contact de l’étincelle. Celle qui m’emporte et me passionne, qui se réveille parfois de ses cendres sans qu’on comprenne bien pourquoi. Ce bouillonnement qui fait de moi un volcan explosif ou effusif, selon les circonstances. Inutile de chercher à étouffer les flammes, l’explosion serait ma seule réponse. Tant pis pour les dégâts collatéraux.
Tu pourrais très bien, tel le petit prince de mon enfance, m’apprivoiser et tirer de moi ton énergie. Je pourrais canaliser tout ce feu pour te réchauffer doucement. Je pourrais te procurer des spectacles pyrotechniques en partant de tout ce qui se consume en moi. Libre à toi de chercher la clé. Mais en aucun cas je ne serai facile d’accès. À toi de me mériter.